La santé mentale du développeur
Posté le 29/11/2019
J'ai récemment eu la chance d'assister à une conférence sur la santé mentale du développeur. Soumis à des obligations professionnelles, j'ai été amené à en faire un retour live pour quelques stagiaires. En voici donc un retour un peu brut, laissé tel quel pour l'occasion. Avec toutes mes excuses pour la traduction, n'étant pas féru de la langue de Shakespeare.
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Dans ce milieu, on n'a pas forcément conscience de l'importance de notre santé mentale. On ne sait pas l'appréhender de la même manière que les incapacités physiques. Ne faites pas de blagues sur la santé mentale, soyez prudents, soyez ouverts, la santé mentale est l'une des principales maladies du développeur. Premier segment, de l'importance d'un espace adapté. Ce critère environnemental est l'un des plus important. La santé mentale dépend pour beaucoup de ce qui vous entoure. Comment reconnaître des soucis de ce côté là ? Pertes d'énergies, irritation, pertes du self-control, concentration à chier. Être "focus" nécessite d'être isolé. Non pas avec l'environnement mais avec soi même.
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Autre soucis qui est un point d'alerte : lorsque ça discute de la mort. Pas forcément directement. Mais dans ses projets, dans la projection de ses incapacités. Comment réagir face à la detresse mentale d'un collègue ? Avec empathie et écoute. Créer un environnement de travail serein, ouvert à la discussion. Parler parler parler. De l'importance de créer un environnement de travail qui face consensus, qui place tout le monde en confiance.
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Nous créons des machines à broyer. Et nous attendons des supers-héros avec un statut d'ouvrier corvéable. Nous avons trop longtemps pensé que la concentration reposait uniquement sur les épaules du développeur : à lui de faire le mieux pour lui. Mais ce n'est pas son travail. Il n'a pas a luter contre ce qui l'entoure. Un développeur est une proie facile. On lui demande d'avoir une approche cérébrale et bien souvent uniquement cérébrale. Le cerveau n'existe plus comme espace de contrôle mais comme espace de production. Mais c'est une connerie. Et ça commence trop souvent par le rythme de travail. Arrêtez d'attendre et d'atteindre la perfection. Ce n'est pas votre boulot. Un dev impliqué est son pire ennemi. Et souvent, ça se compense avec des excès. L'alcool bien souvent. Mais pas que. C'est un signe réel de mal-être. Mais on n'évalue pas ce risque dans notre métier. On attend de nous de l'excellence en permanence et on essaye de compenser par des espaces de décompression. Ces excès sont les plus faciles. Mais bien souvent le début d'un désastre. Car dans le monde du développement, la santé mentale est le plus courant et le pire des désastres. A l'échelle mondiale, 1 développeur sur 5 est directement exposé. Mais on estime que 1 développeur sur 2 finira tôt ou tard dans ces excès. Même temporairement. C'est un problème de santé mondial. Dédié a un corps de métier. Ce n'est pas a prendre a la légère. Dans notre boulot, le taux de suicide, de rupture, de burn-out est largement au dessus de la moyenne.
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Soyez donc à l'écoute de vous même. Enlevez votre cape de super héros et autorisez vous à sortir de votre cerveau. Et soyez a l'écoute des autres : car nous sommes tous dans la merde. Et tout le monde s'en fout. Si nous même ne pouvons avoir conscience de ça, personne ne le fera pour nous. Prenez le temps de regarder quels sont les signes avant coureurs. Et vous verrez que soit vous, soit vos collègues, envoient des appels en permanence. Généralement, de manière inconsciente.
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Notre boulot n'est pas un "shit-job". Nous sommes généralement bien payés avec une bonne place dans la société. Mais place n'est pas intégration. Acceptez le fait de ne pas être compris et considérés. Soyez lucides. Honnêtes avec vous même. Et soyez bienveillant avec vos collègues. Les mecs que vous sortirez de la merde aujourd'hui sont ceux qui vous empêcheront de vous flinguer demain. Il est donc important d'être ouvert, mais aussi de se créer des curseurs d'attention. Afin de savoir quand ça lâche car notre boulot ne nous permet pas toujours d'avoir le cerveau qui fait ce taf. Pour rappel, on est inséré et parfois dépendant d'un processus de production. Ces signes sont bien souvent les mêmes que ceux de la dépression. Mais dans notre boulot, c'est différent d'une dépression classique. Car c'est devenu constituant de notre boulot. Ca répond à une normalité. La santé mentale est trop souvent mise de côté pour servir la production mentale.
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Ça fait peur ? Nous allons tous y passer ? C'est probable. D'où la nécessité d'être lucide sur aujourd'hui et demain. Mais bordel, on fait un des boulot les plus épanouissant et valorisant : on créer des mondes. De la matière grise façonne des réalités, fussent elles numériques et parfois considérées comme intangibles. Pourtant notre boulot est l'environnement physique d'aujourd'hui et de demain. Soyez fier. De la finalité mais surtout de vous. Vous êtes des magiciens. Mais vos composantes sont en vous. Et pas ailleurs. Donc prenez le temps de vous poser la question : jusqu'à quel point je suis prêt à me consumer ?
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J'ai enfin une bonne nouvelle : il n'y a pour l'instant que vous pour vous sauver. Vous même mais aussi vos collègues. Et c'est flippant. Mais avec un côté rassurant. Car nous sommes les meilleurs pour nous juger, résoudre des problématiques et créer des environnements épanouissants. Vous le faites bien dans vos produits, dans vos productions. Faites le pour vous et vos collègues.